Quelques réflexions concernant le débat sur la réduction de la vitesse sur les routes départementales de 90 km/h à 80 km/h.
Une première chose est évidente et indiscutable : les dégâts occasionnés par un accident sont proportionnels à l’énergie cinétique des véhicules, elle-même proportionnelle au carré de la vitesse. A 80km/h les dégâts matériels et humains seront donc moindres qu’à 90 km/h. Moins de morts donc, mais probablement plus de blessés, plus de paraplégiques, plus hémiplégiques, plus de « Vincent Lambert » . C’est un choix !
Pour la même raison, il est tout aussi évident qu’à 70 k/h il y aurait encore moins de morts. Le prochain premier ministre pourrait donc avec les mêmes arguments que son prédécesseur réduire de nouveau la vitesse. On peut penser qu’à 30 km/h, il n’y aurait plus aucun mort sauf éventuellement des piétons. La suppression de la voiture et son remplacement par la marche à pied et les transports en commun (rêve de Madame Hidalgo) permettraient de sauver la vie d’environ 2500 personnes.
Force est donc de constater que pour le Gouvernement à 90 km/h il y a trop de morts et qu’à 80 km/h on en a un nombre raisonnable.
Ceci pour faire remarquer que la réduction de vitesse n’est absolument pas un acte de prévention. Elle s’attaque aux conséquences des accidents sans chercher à en réduire le nombre, car dans la majorité des cas (sauf pour les motards) la vitesse n’est pas la cause première de l’accident, mais simplement un facteur aggravant. Par ailleurs tous les préventeurs savent que dans un accident les causes sont toujours multiples : techniques (état du véhicule, de la chaussée …), humaines (connaissances, état de santé physique et psychique du conducteur) et organisationnelles (organisation des déplacements) et qu’il faut agir dans ces trois domaines pour bâtir une véritable politique de prévention. Nous y reviendrons.