Gouverner c’est prévoir. Ce ne semble pas être la devise de notre gouvernement qui préfère improviser face à l’évènement, réagir au lieu d’agir.
La vaccination contre le COVID-19 nous en donne une fois de plus une parfaite illustration. La stratégie vaccinale a été définie fin novembre avec une priorité claire aux résidents des EHPAD. Début décembre l’Europe annonçait qu’elle se prononcerait sur le vaccin au plus tard à la fin de l’année et qu’en cas de feu vert les premières doses de vaccin seraient livrées aux États début janvier. Dès le début décembre, il était donc possible d’informer les résidents des EHPAD ainsi que leurs familles, de recueillir leur éventuel consentement, de connaître avec précision les besoins de chaque établissement et d’être prêt à vacciner dès la réception des doses.
Au lieu de cela que s’est-il passé ? On a attendu la réception des vaccins début janvier pour commencer à informer les pensionnaires des EHPAD et recueillir après un délai de 5 jours leur consentement. La vaccination n’a réellement commencé qu’avec pratiquement une dizaine de jours de retard. Rappelons à ce sujet que tout jour de retard dans la maîtrise de la pandémie, c’est environ 300 morts de plus !
Même chose pour la vaccination des plus de 75 ans. Le Gouvernement annonce qu’il sera possible de prendre rendez-vous par internet ou téléphone à partir du jeudi 14 janvier. Environ 6 millions de personnes sont concernées. Inutile de dire que dés l’ouverture du site de prise de rendez-vous celui est saturé (plus de 6000 connections à la seconde) et ne répond plus. De même que la ligne téléphonique.
Ceci était parfaitement prévisible et aurait pu être évité en ouvrant progressivement les inscriptions. Par exemple le premier jour aux plus de 85 ans puis quelques jours plus tard aux plus de 80 ans et ainsi de suite. Cette façon de faire aurait évité la saturation et aurait été en parfaite adéquation avec la stratégie vaccinale donnant la priorité aux plus âgés. Au lieu de cela on a assisté à une véritable « foire d’empoigne », les mieux équipés informatiquement et mieux informés passant avant.
C’est ainsi que passant par le réseau des hôpitaux privés, j’ai pu me faire vacciner le premier jour. J’ai conscience et je n’en suis pas fier que n’ayant que 78 ans j’ai probablement « brûlé la politesse » à une personne plus âgée ne disposant pas d’internet.
Un nouveau problème se produira très prochainement quand on s’apercevra que les rendez-vous sont pris sans tenir compte du stock de vaccins disponibles avec des rappels à prévoir pour modifier les dates de vaccination.
Gouverner c’est prévoir. Sommes-nous réellement gouvernés ?
